On marche, on marche puis il y a une montagne (mais ça pourrait être un mur, une mer, un fos- sée, un gouffre, une barrière barbelée, des pics, un précipices, des ponts cassés, un champ de mine, une vitre blindé épaisse) infranchissable.

Il faut passer.

Alors on cherche des solutions, on réfléchit, on ne se laisse pas démonter. Cette montagne est quand même vachement haute... et son sommet est vachement froid... je suis pas sûr-sûr d’avoir prévu assez de barres énergétiques... et si j’échoue ?... Si je refuse de tenter ?

On va rester là, au pied de l’obstacle. Habiter ici, au bord de cette masse dont on ne verra jamais l’autre côté. Notre vie restera la même de jour en jour, de mois en mois, d’année en année, encore et toujours. Jusqu'à la fin de toutes choses, le soleil tracera des cercles au dessus de notre existence figée.

C’est hors de question ! Hors de question que je reste planté là sans savoir ce qu’il y a derrière. Est-ce mieux qu’ici ? Si j’y vais, j’aurai au moins gagné le luxe de comparer et de choisir. Alors on essaie, on se lance, on fait avec, on fait en fonction, on s’adapte. Tout est dans la tête. Il faut qu’on passe notre montagne.